De l’art de bien traduire

Interprète d’un jour, c’est la curieuse aventure qui est arrivée à un gérant de supermarché, José Bielva. L’Olympique de Marseille, à court d’interprètes, recherchait quelqu’un pour interpréter les propos de son entraîneur argentin Marcelo Bielsa, lors d’une conférence de presse en Bretagne. C’est un ami de José Bielva qui l’a recommandé, le sachant de nationalité espagnole. L’homme s’est acquitté de sa tâche avec brio, et n’a pas demandé d’honoraires.

L’interprétation, de même que la traduction écrite, reste cependant un exercice périlleux, même entre les mains de professionnels. Certaines erreurs sont d’ailleurs devenues assez célèbres, Slate nous rappelle ainsi le fameux “Mokusatsu” employé par le Japon en réponse à l’ultimatum lancé le 26 juillet 1945 à l’issue de la conférence de Potsdam. “Mokusatsu”, terme équivoque prisé par les politiciens et les diplomates, peut vouloir dire aussi bien “sans commentaire” ou “ignorer avec mépris”. Le Premier ministre japonais expliquera plus tard qu’il pensait à “aucun commentaire”, mais la presse japonaise elle-même avait tranché pour la deuxième acception, provoquant le courroux des Alliés et la suite que l’on connait.

Être un bon traducteur, c’est aussi se tenir au fait des équivalents français proposés pour remplacer les emprunts, notamment à l’anglais dans le domaine des communications. Ainsi, en 2013, le Journal officiel de la République française a proposé de remplacer le “hashtag” sur Twitter par “mot-dièse”, et plus récemment “big data” par “mégadonnées”. Les équivalents faisant parfois sourire ou étant plus équivoque, libre aux traducteurs, aux journalistes et à tous ceux qui sont lus de les utiliser ou non !

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