Lingua sana in corpore sano

Si les grandes langues du monde ne craignent pas pour leur disparition, elles peuvent parfois craindre la contamination, les emprunts trop nombreux, ou la disparition des mots les plus anciens.

En chinois, langue majeure s’il en est, l’utilisation de mots anglais est assez fréquente, au point que la Chine a décidé de les éradiquer des journaux, des livres et des sites Web. Ainsi les éditeurs n’auront plus le droit d’employer des mots anglais ou des abréviations telles que NBA (National Basketball Association) ou WTO (World Trade Organization), et devront également traduire en chinois tous les noms de lieux ou de personnes. L’objectif affiché est de préserver la pureté de la langue et de préserver un environnement culturel et linguistique “sain et harmonieux”.

L’anglais, fier de son statut de langue internationale, n’est pas menacé de disparition, mais certain de ses mots le sont. Les dictionnaires Oxford ont ainsi lancé, non sans humour, le site Save the Words (attention les yeux), qui permet notamment d’adopter un mot. Il s’agit de mots anciens, désuets ou un peu trop compliqués, bref des mots dont personne ne veut et qui risquent de tomber dans l’oubli. Cette initiative n’est pas sans rappeler l’ouvrage de notre Bernard Pivot national, 100 mots à sauver.

Le mot “OK”, lui, n’aura pas besoin d’être sauvé car il a été adopté partout sur la planète. L’étonnant parcours de ce mot est retracé dans un livre d’Allan Metcalf : The Improbable Story of America’s Greatest Word. Metcalf montre que ce petit mot symbolise à merveille la philosophie américaine : “Si quelque chose est OK, cela marchera, peut-être pas parfaitement, mais ça marchera. Et ça, c’est une attitude très américaine.” Au fait, savez-vous d’où viennent ces deux lettres ? Eh bien c’est une abréviation de “All Correct”, qui a été inventée par un journaliste en 1839.

Enfin, terminons en signalant que le latin a maintenant rejoint la liste des langues prises en charge par le traducteur automatique de Google. Nos forumeurs ont testé pour vous et le résultat, comme toujours, est assez comique.

Translators lucida adhuc prae se futurum ! (Enfin, quelque chose comme ça…)

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