Le breton : chronique d’un combat pour sauver une langue

« Il est interdit de parler breton ou de cracher par terre ». Cet écriteau était affiché dans la plupart des cours d’écoles de France après la Seconde Guerre Mondiale, après que des activistes bretons soupçonnés d’avoir collaboré avec les Allemands aient été exécutés. A la suite de cet évènement, la langue bretonne a été bannie des écoles publiques, et le seul endroit où son emploi était autorisé était en famille, à la maison. De ce fait, de nombreux parents n’ont pas souhaité enseigner le breton à leurs enfants, par peur de les voir stigmatisés. Le breton avait en tous cas l’image d’une langue passéiste, et il fallait à tout prix apprendre le français pour réussir.

Le breton est en danger de disparition, car la majorité des brittophones sont âgés. Au début du XXème siècle, près de 2 millions de personnes parlaient breton ; aujourd’hui, ils ne sont plus que 250 000, ce qui a poussé l’UNESCO à classer le breton parmi les langues en danger sévère d’extinction. Puisque la plupart des brittophones ont plus de 70 ans, cette langue perd environ 100 000 locuteurs par an. Si la situation n’est pas rapidement contrôlée, il ne restera que 70 000 brittophones dans 10 ans. Le fait que la France n’ait pas ratifié la Charte Européenne des Langues Régionales ou Minoritaires ne fait qu’aggraver les choses, car cette charte a pour objectif de mettre en œuvre des campagnes de protection de la diversité culturelle en Europe. De plus, la France ne soutient pas les identités régionales.

Le breton est une langue celtique parlée en Bretagne, proche du gallois et du cornouaillais, et apparentée au gaélique et au mannois irlandais et écossais. Il descend de l’anglais celtique issu de Grande-Bretagne. Le breton a emprunté des mots à diverses langues : au français, au latin, ainsi qu’à certains langues gauloises.

En dépit des circonstances, la langue bretonne continue de résister à l’oubli total, grâce aux efforts conjugués de plusieurs groupes d’individus tels que le clergé, les aristocrates et les Romantiques, qui luttent depuis des siècles pour sa préservation. Plus récemment, c’est la publication de livres, la disponibilité des ressources d’apprentissage et l’existence d’un dictionnaire breton qui ont le mieux aidé à pérenniser cette langue.

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