Le samoan : présent et futur

En tant que langue officielle du Samoa, un petit archipel du Pacifique, le samoan rencontre les mêmes difficultés que de nombreuses autres langues indigènes face à l’ère moderne et à la mondialisation. La minorité samoane est largement distribuée dans le monde entier, et notamment en Nouvelle Zélande et en Australie. Ils parviennent à maintenir des communautés fortes, en particulier via les églises. Cela permet au samoan de prospérer tant à Samoa qu’à l’étranger, puisque les Samoans sont toujours à même d’utiliser leur langue maternelle de façon régulière.

Il ne faut pas sous-estimer le rôle joué par la religion et l’église dans la préservation du samoan. Même en Australie, il n’est pas rare que les sermons et les hymnes soient tenus en samoan. C’est d’ailleurs un peu ironique, parce que les premiers missionnaires envoyés dans le Pacifique ont longtemps essayé de restreindre ou d’étouffer un tel usage des langues maternelles. Et en l’occurrence, la religion qu’ils sont venus prêcher est devenu un des piliers de la préservation du samoan.

Toutefois l’usage du samoan n’est pas limité à l’église ou au catéchisme. Il prospère en ce début de XXIe siècle de manière assez impressionnante, grâce aux efforts de linguistes passionnés et dévoués. Même Facebook est désormais accessible en samoan, à l’initiative de linguistes australiens qui souhaitent endiguer la disparition des langues indigènes les moins employées.

Il est autrement plus difficile de faire reconnaître le samoan aux cultures dominantes dans les pays où les Samoans représentent pourtant une importante minorité. En Australie et Nouvelle-Zélande par exemple, la discrimination contre les insulaires du Pacifique est loin d’être anecdotique. Des étudiants ont récemment tenté d’attirer l’attention sur les défis et les obstacles qu’ils affrontent au quotidien, par le biais d’un spectacle intitulé Speak Your Truth (Dis ta vérité), qui regroupait théâtre, danse et chant, une forme commune d’art samoan. Les spectateurs ont pu mieux comprendre les difficultés des minorités du Pacifique.

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