Lire le thaï, un apprentissage utile

Avec un alphasyllabaire dérivé du khmer ancien et comprenant 44 consonnes réparties en différentes classes, 18 voyelles et autant de diphtongues, sans oublier 6 signes diacritiques, on peut dire que l’écriture thaï ne paraît pas d’emblée facile à maîtriser. Et ce n’est pas tout : les mots sont collés les uns aux autres, il n’y a pas de ponctuation et les majuscules n’existent pas ! Vaincu d’avance, vous pensez pouvoir vous reposer sur un système de transcription en alphabet latin… or non seulement il n’y a aucun système standardisé, donc le même mot peut être transcrit de différents manières (à l’anglaise, à la française, à la thaïe ou selon la direction du vent), mais les Thaïs eux-mêmes sont généralement incapables de déchiffrer les transcriptions.

L’étude du thaï passe donc obligatoirement par l’écriture, et ceux qui la maîtrisent en voient immédiatement les avantages. Tout d’abord, le type de consonne combiné au type (ou à l’absence) de signe diacritique, permet de déterminer le ton de la syllable, ce qui entraîne une prononciation plus juste. Or, si la grammaire du thaï tient en quelques pages (bien que l’utilisation des pronoms personnels puisse faire l’objet d’une thèse), la prononciation est cruciale, comme pour toute langue tonale. Naturellement les bénéfices se font également ressentir dans tous les aspects de la vie quotidienne, en apportant surtout à l’étranger vivant sur place une forme d’indépendance et de liberté.

Bien entendu, on ne peut pas demander aux touristes visitant la Thaïlande d’apprendre à écrire le thaï, mais on peut tout de même leur conseiller de prendre quelques précautions et de ne pas tomber dans le piège de l’exotisme, notamment concernant les tatouages. Rien de plus tentant que de se faire tatouer son prénom en thaï, ou une citation ou autre “petite phrase” adoptée comme philosophie de vie, mais ce n’est pas en traduisant chaque mot (et encore moins avec Google) que le sens sera correctement transposé. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il vaut mieux partir, dans ce cas, des phrases ou proverbes existant déjà dans la langue choisie (voir nos conseils concernant les tatouages dans une langue étrangère). Et attention, dans certains cas extrêmes, il semble que certains tatoueurs malententionnés prennent quelques libertés !

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