La langue des signes, une langue à part entière

Le 23 septembre dernier se tenait la première Journée internationale des langues des signes. Langues au pluriel, car chaque pays parle la sienne. Certains signes sont néanmoins universels, et des sourds de différentes nationalités peuvent se comprendre assez facilement. Environ 100 000 personnes pratiquent la langue des signes française en France.

Les initiatives, à l’occasion de cette journée mais pas seulement, se sont multipliées : initiation à la langue des signes dans les écoles, conférences, visites de lieux touristiques, de musées ou d’expositions avec un interprète en langue des signes. En Franche-Comté, le Frac (Fonds régional d’art contemporain) organise ainsi des visites guidées en langue des signes à l’occasion de chaque exposition.

Mais lorsqu’on évoque les initiatives régionales, c’est Toulouse qui est à la pointe. Ainsi l’académie de Toulouse est la seule à proposer un cursus scolaire complet, de l’école primaire jusqu’au lycée, en langue des signes. La suite est malheureusement plus compliquée, en France seulement 5% des bacheliers sourds poursuivent leurs études. Toulouse a également vu récemment la création de la première librairie de France en langue des signes. On y trouve des conseils de lecture en langue des signes, et la librairie se veut aussi un lieu de rencontre entre le monde des sourds et celui des entendants. Le restaurant l’Oreille Cassée, lancé par deux associés sourds et qui vient d’ouvrir à Toulouse, est un autre lieu d’échange et de sensibilisation.

Au Canada et au Québec en particulier, on va plus loin. La Fondation des sourds milite pour la reconnaissance de la langue des signes en tant que langue à part entière. Son président l’affirme, “Ce ne sont pas juste des petits signes. Une recherche a été faite sur les expressions faciales, la syntaxe, la grammaire, la structure. Au même titre qu’une langue parlée, une langue signée, c’est une langue en soi.” Concrètement, cette reconnaissance forcerait les gouvernements à s’assurer de la disponibilité d’interprètes ou de relais vidéo dans ses points de service et dans les institutions publiques, au même titre qu’on y retrouve des rampes d’accès pour les personnes en fauteuil roulant, par exemple.

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