Johnny Clegg, le Zulu blanc, dont la carrière avait été lancée en France par Renaud dans les années 80, est décédé le 15 juillet dernier. On se rappelera de Scatterlings of Africa, Asimbonanga et quelques autres, et surtout de son engagement contre l’apartheid en Afrique du Sud. Il était également un fervent défenseur des cultures et des langues minoritaires, il disait en effet : “Si vous apprenez une langue dominante il est important de garder des liens avec vos origines, avec ce que vous ressentez, parce que la langue véhicule la mémoire d’un peuple.”
Le problème de certaines langues minoritaires, c’est qu’on se pose parfois la question de savoir si ce sont effectivement des langues, ou simplement des patois. C’est le cas du normand : vraie langue ou vulgaire patois ? s’interroge Normandie-actu. Pour Nicolas Abraham, le président de la Fédération des associations pour la langue normande, peu importe qu’il s’agisse d’une langue, d’un dialecte ou d’un parler, mais surtout pas un patois, car si le normand compte si peu de locuteurs aujourd’hui (30 000 personnes tout au plus), c’est qu’on interdisait aux anciens de parler ce “français déformé”. Il faut donc redonner la fierté de parler la langue normande si on ne veut pas qu’elle disparaisse tout-à-fait.
Le français lui-même semble parfois menacé, en France ou dans la francophonie, à tord ou à raison. Le dernier assaut en date vient des “inclusivistes“, ces obsédés de la parité qui confondent sexe et genre grammatical. Dans une tribune au Monde, les universitaires Yana Grinshpun, Céline Masson et Jean Szlamowicz dénoncent cette absurdité, qui aboutit à des « che(è)r.es collègues » dont on se passerait bien et qui ne rendent pas service à la langue française.