La langue arabe menacée ? Le Moyen-Orient réagit à l’influence de l’anglais

L’arabe est une des langues les plus parlées au monde. De fait, il semble surprenant d’entendre certains Arabes traditionnalistes se plaindre que leur langue est menacée. Aux Emirats Arabes Unis, qui regroupent l’Arabie Saoudite et d’autres pays arabophones, des parents s’inquiètent de voir l’apprentissage précoce de l’anglais l’emporter sur la nécessité de développer une connaissance riche et totale de la langue arabe.

Si l’anglais est si en vogue à l’heure actuelle, c’est qu’une connaissance approfondie de cette langue constitue la meilleure préparation des étudiants, tant pour les études universitaires que pour un futur emploi dans le nouveau monde moderne, toujours plus connecté par les moyens de communication instantanée et les voyages internationaux rapides. Deux principaux facteurs qui ont propulsé l’anglais à sa place actuelle de langage de choix pour la majeure partie du commerce international sont la diffusion d’Internet et celle des voyages bon marché. Toutefois, cette tendance inquiète de nombreux parents conservateurs, qui craignent de perdre leur culture propre et d’élever leurs enfants dans une société en perte de valeurs traditionnelles.

Ce n’est pas simplement l’accent mis sur l’apprentissage de l’anglais que redoutent les parents, mais plutôt l’enseignement de matières non-linguistiques, telles que les mathématiques, en anglais plutôt qu’en arabe. Pour certains parents, c’est aller trop loin. En fait, d’après une étude réalisée à Abu Dhabi, jusqu’à 82% des parents seraient opposés à cette mesure.

Toutefois, d’autres évolutions prouvent que la langue arabe n’est pas aussi menacée que certains conservateurs le pensent. Par exemple, le Pape a pour la première fois utilisé l’arabe dans son audience générale, en signe d’une solidarité et d’une tolérance renforcées entre les mondes catholiques et musulmans dans le contexte actuel des tensions au Moyen-Orient.

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