Le cycle des langues

Des langues naturelles qui meurent, des langues mortes qui tombent dans l’oubli, des langues artificielles qui sont créées… Le cycle des langues est décidément très varié.

Commençons par cette langue du sud-est du Mexique, l’ayapaneco. L’ayapaneco a traversé les siècles, résisté à la conquête espagnole, aux guerres et à la famine, mais aujourd’hui il ne reste plus que deux locuteurs, qui, comble de malheur, ne s’adressent pas la parole ! Des cours ont été organisés par l’un des deux derniers locuteurs, et un dictionnaire est en cours de rédaction, mais l’avenir de cette langue est déjà joué. Le site Ethnologue recense près de 300 langues et dialectes parlés au Mexique, mais nombre d’entre eux sont menacés de disparition.

Le latin, lui, est déjà considéré comme une langue morte, même si son usage perdure : le latin reste la langue officielle de l’état du Vatican, certains mouvements oeuvrent à son utilisation en tant que langue contemporaine, et surtout, le latin est enseigné à l’école. C’est malheureusement là que le bas blesse, car le nombre d’élèves est en baisse. 26% des élèves de cinquième commençaient l’étude du latin il y a quinze ans, mais ils ne sont plus que 21% aujourd’hui. Une érosion lente mais inexorable, comme le souligne cet article du Figaro. L’enseignement du latin souffre d’une image élitiste (ce n’est pas bon par les temps qui courent) et la façon de l’enseigner, ou plus exactement la finalité de son enseignement (l’étude de textes classiques sous leur forme authentique) est discutable.

Les langues naturelles meurent mais ne naissent pas. Il arrive que deux langues n’en fassent plus qu’une, suite à une volonté politique, puis se différencient à nouveau sous l’effet d’une volonté politique contraire (c’est le cas du serbe et du croate), mais on ne peut pas parler de naissance d’une nouvelle langue. On peut cependant créer des langues, c’est le cas de toutes les langues construites, dites encore artificielles. On connaît l’espéranto ou l’interlingua, dont l’objectif est de faciliter la compréhension entre les hommes, mais il y a également des langues créées pour le besoin de fictions. C’est le cas du quenya de Tolkien (Le Seigneur des Anneaux), du klingon de Star Trek, ou, plus récemment, du na’vi de Avatar et du dothraki de Game of Thrones. Ces langues ont une syntaxe, un lexique et une phonologie qui leur est propre, et certains “fans” peuvent converser dans ces langues. Peut-on cependant les considérer comme des langues vivantes ? Est-ce que les langues naturelles ne sont pas de la même manière des créations humaines ? That is the question…

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