Modiano et les déclinologues

Un “déclinologue” n’est pas un spécialiste des déclinaisons, fussent-elles solaires ou latines, mais quelqu’un qui appartient à l’école de pensée considérant que la France est en déclin. Le terme est assez mal choisi, puisqu’il ne désigne pas un expert en matière de déclin, mais plutôt un partisan de la thèse du déclin. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, selon cet article déjà ancien de dedefensa.org, le terme de “décliniste” serait plus approprié.

Cela n’a pas empêché Le Monde de saluer la récente attribution du prix Nobel de littérature par un article intitulé : Modiano, le pied de nez aux déclinologues. Patrick Modiano devient en effet le 15ème auteur français récompensé, plaçant la France largement en tête du classement. Les Etats-Unis suivent avec 11 prix, talonnés par le Royaume-Uni avec 10 prix, tandis que l’Allemagne et la Suède se partagent la quatrième place avec 8 prix.

La littérature, un fleuron français ? Ne posez pas la question à Fleur ! Fleur Pellerin, ministre de la Culture en France, n’a pas été capable de citer une oeuvre de Modiano, et a affirmé qu’elle n’avait pas lu un livre depuis deux ans. “Je lis beaucoup de notes, beaucoup de textes de loi, les nouvelles, les dépêches AFP mais je lis très peu”, a-t-elle concédé. Ou comme lui fait dire le dessinateur Aurel : Au-delà de 140 signes, je décroche !

Le chef du gouvernement, lui, s’attache à montrer l’exemple en matière de langues étrangères. Manuel Valls s’efforce de prononcer au moins une phrase de chaque discours dans la langue du pays qu’il visite. Il a ainsi déclaré “Frankrijk is niet de zieke man van Europa” (la France n’est pas l’homme malade de l’Europe) à Amsterdam, “My government is pro business” à Londres, ou encore “Ich mag die Unternehmen” (j’aime l’entreprise) à Berlin. Nous suivrons avec attention son prochain déplacement, en Serbie !

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