Sauvons les langues régionales

Personne ne peut démentir la vitalité des langues régionales en France. Les langues régionales ont une tradition, une syntaxe, une longue histoire. Elles sont au cœur de notre identité et font partie du patrimoine de la nation, et nous devons faire subsister cette richesse.

Les  différentes langues sont engagées dans un processus de régression au profit de la langue officielle, et sont menacées de disparition. En effet, il est devenu quasiment rituel d’observer que les langues régionales ont une base de locuteurs principalement âgée. Les mêmes locuteurs vont disparaître sans qu’un remplacement significatif, suffisant se produise : la transmission dans la famille, au bourg, au village, n’est donc plus assurée. L’École ne produit pas non plus ce que l’on attendrait d’elle. La scolarisation est en panne et ne donne pas de résultats suffisants à l’échelle du problème global de la survie de ces langues.

Depuis début 2009, la Constitution française fait figurer les langues régionales comme patrimoine commun de la “nation” : c’est un acte majeur au regard de l’histoire de notre pays. Mais cette reconnaissance restera symbolique, tant qu’il n’y aura pas une loi pour confirmer la volonté de la République de promouvoir sa diversité linguistique !

A ce jour le gouvernement s’est refusé à proposer un texte, arguant du fait que les collectivités territoriales auraient largement la possibilité de mettre en place des politiques de soutien aux langues dans le cadre de la réglementation actuelle. Pour la première fois depuis des siècles, l’avenir des langues dépend donc essentiellement de mesures collectives. C’est ainsi en tout cas que l’on peut interpréter la volonté du Parlement. Celui-ci a en effet estimé que les langues régionales appartenaient au patrimoine de la France – ce qui crée une obligation pour l’Etat de s’en préoccuper – mais en prenant soin de placer cet article au sein du titre XII de la Constitution, qui concerne les collectivités territoriales.

Certes, les collectivités peuvent entreprendre un certain nombre d’actions. Cela fut le cas pour le magazine occitan “Punt de Vista”, diffusé sur France 3 Aquitaine, qui a vu le jour uniquement parce qu’il a été et est financé par le conseil régional d’Aquitaine. Mais au-delà des collectivités, les langues dites régionales ont besoin d’une reconnaissance par la loi. Il faut une législation précise, pour donner aux régions les moyens légaux et financiers de prendre en charge la promotion et le développement des langues régionales. Mais qui osera remettre ce thème au programme ? Devrons-nous attendre 2012 ?

Enfin, alors qu’une nouvelle loi sur la redevance audiovisuelle a vu le jour en 2009, nous suggérons que la question des médias soit ré-abordée de façon plus ciblée, en proposant, pourquoi pas, qu’une partie de la redevance audiovisuelle soit accordée aux régions afin qu’elles puissent mettre en place, pour chaque langue, un service de radio et de télévision publique, comme cela se fait dans de nombreuses régions de l’Union Européenne. Plus largement, les cahiers des charges des radios et des chaînes audiovisuelles publiques devraient comprendre la diffusion, mais aussi la production d’émissions en langue régionale. Les médias devraient en effet être un support davantage utilisé pour promouvoir la diversité culturelle.

Loin d’être anachroniques, les langues régionales sont un facteur d’insertion et de cohésion sociale ; or elles sont victimes d’un ostracisme. Si nous laissons faire, qu’adviendra-t-il de la langue française dans quelques années, en Europe et dans le monde ?

Delphine, pour Freelang

2 Comments on “Sauvons les langues régionales”

  1. Contrairement à Mélenchon je trouve que le fait que la république connaît les langues régionales au même titre que le français est une évolution. Je ne sais pas si c’est vraiment nécessaire que la France ratifie la Charte des langues régionales qui certes ne mènerait pas forcément à des tensions fascisantes comme connaît la Belgique mais je pense qu’on puisse faire en sorte d’une meilleure évolution des langues régionales. Autant une partie de l’extrême droite menace les langues régionales, autant une autre partie fait exactement la même chose envers la langue commune de la république. Moi aussi je peux parler en céfranc pour que le vieux alcoolo à moitié sourd ne puisse pas comprendre quand il parle sa langue régional. Moi aussi je peux afficher mes croyances avec des signes ostentatoires. Si le jacobinisme n’est pas parfait le fédéralisme non plus. Mélenchon de part son vécu sait de quoi il parle et certains autonomistes extrême-gauchistes (ceux qui approuvent le terrorisme et n’aiment pas quand les gens parlent français) au lieu de donner des leçons devraient en prendre de la graine et comprendre qu’ils ne sont pas les seuls sur sur la planète. Les bons côtés du fédéralisme doivent s’additionner aux bons côtés du jacobinisme sinon il peut y avoir des tensions totalitaires. Mélenchon même si je ne roule pas pour lui a néanmoins le courage d’aborder ce sujet important en tant que républicain de gauche aux idées révolutionnaires bien avant qu’il se désigne candidat aux présidentielles où il peut très bien revenir sur ce sujet. Comme vous le savez je soutiens François Hollande mais celui-ci peut très bien reprendre à son compte ce sujet important.

    Ces autonomistes d’extrême gauche qui mettent Mélenchon dans le même panier que Marine Le Pen devraient balayer devant leur porte. Ce que j’appellerai des rouge-brun car ils ne condamnent pas le terrorisme (ne pas confondre avec l’activisme et saccage le terrorisme c’est quand il y a des crimes et qu’importe de quel bord qu’il soit c’est un fascisme que je combats et condamne) et ne savent pas parler français en dehors de leur langue régionale. Ces gens-là oublient peut-être aussi que le monarchiste antisémite Maurras était fédéraliste. C’est une minorité d’extrémistes qui me fait penser à des intégristes religieux que ça soit les gens du Pir ou les cathos réacs du Club de l’Horloge. Ces gens-là sont dans la même optique. De plus RPS (Régions et Peuples Solidaires) ne réunit pas toutes les régions françaises d’où leur manque de crédibilité. Le fédéralisme aura un peu plus de crédibilité quand il réunira au même niveau toutes les régions françaises quelque soit leur histoire sinon il y aura encore plus d’europhobie que je contribue le mieux possible.

    Pas étonnant que l’extrême droite néo-nazi du Bloc Identitaire qui sont par le reconnaissance des langues régionales au même titre que ces autonomistes d’extrême gauche malgré les divergences d’idées opposées hésite à soutenir Bayrou celui qui vante “le pays réel”. A vomir! Ils ne peuvent pas soutenir Joly car ils sont profondément racistes envers les musulmans même si dans ce parti sur ces sujets-là la laïcité et le fédéralisme, une partie parmi les tenors d’EELV ne sont pas clairs et caressent dans le sens du poil les fascistes et/ou intégristes qui se disent de gauche alors qu’ils véhiculent des thèses d’extrême droite. En disant tout ça je pense que beaucoup d’écolos de gauche vont se tourner vers Mélenchon. C’est un choix raisonnable! Je ne roule pas pour lui, j’ai été assez dur parfois mais il a bien compris qu’il était parfois excessif avec certaines formules je ne peux que lui souhaiter bonne chance. Tant qu’à moi je reste fidèle en soutenant François Hollande qui je pense peut aller sur cette thématique aussi bien que son ancien camarade et concurrent de gauche. Je suis pour la diversité des langues régionales qui est compatible avec la langue commune de la république. Si le jacobinisme a des défauts, le fédéralisme aussi. Les deux ne sont pas à sens unique comme j’ai pu l’expliquer. Cordialement.

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