Avec le Brexit, c’est-à-dire la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne, on a pu penser un temps que l’anglais ne serait plus l’une des langues officielles de l’Union Européenne, et que par la même occasion le français pourrait devenir la première langue de travail et ainsi retrouver son ancien statut de langue internationale. Rappelons que l’Union Européenne compte à ce jour 24 langues de travail : allemand, anglais, bulgare, croate, danois, espagnol, estonien, finnois, français, grec, hongrois, irlandais, italien, letton, lituanien, maltais, néerlandais, polonais, portugais, roumain, slovaque, slovène, suédois et tchèque. L’anglais a un statut particulier car il n’est la langue officielle déclarée d’aucun état membre, dans la mesure où l’Irlande a déclaré pour langue officielle le gaëlique, et Malte le maltais. Mais c’est aussi la langue internationale prédominante, de fait, et la langue de travail de l’Union Européenne. Ce qui n’est d’ailleurs pas sans danger, car qui dit langue unique, dit manière unique de voir les choses. Comme le souligne le linguiste Bernard Cerquiglini, “L’anglais est devenu la matrice intellectuelle de la Commission européenne ces dernières années, imposant ses valeurs et sa culture juridique.”
Pour s’adapter au monde moderne, le français doit-il devenir une langue neutre ? C’est l’argument soulevé par les partisans du politiquement correct et de l’écriture inclusive, pour qui le français serait une langue sexiste et patriarcale. Il faudrait donc démasculiniser, “dégenrer”, bref, castrer, le français. La règle de la proximité, qui consiste à accorder l’adjectif avec le nom le plus proche, s’applique parfois déjà, balayant la règle, qui semblait immuable dans la grammaire française, selon laquelle le “masculin l’emporte sur le féminin”.
Si le politiquement correct agite beaucoup le monde occidental, une chose est certaine, au Vietnam, on n’en a que faire ! Au point qu’un douanier vietnamien s’est permis de laisser un très distingué “fuck you”, écrit à la main sur une page vierge du passeport d’une touriste chinoise. L’objet du litige serait une carte qui figure sur les passeports chinois délivrés après 2012 et qui représente les frontières maritimes revendiquées par la Chine mais non reconnues par ses voisins. Le consulat chinois à Ho Chi Minh a dénoncé un acte “honteux et lâche” et appelé les autorités vietnamiennes à diligenter une enquête. Quant à la malheureuse touriste, elle devra refaire son passeport…